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Le Vainqueur, abandonnant le pillage & les autres expéditions de peu de conséquence, tourna toutes ses forces contre la ville d'Utique, dans le dessein, après l'avoir prise, d'en faire une Place d'armes qui lui seroit très avantageuse pour l'exécution de ses projets. Il l'attaqua en même tems par terre & par mer, étant abondamment fourni de toutes les machines nécessaires pour ce siége. Carthage se donna autant de mouvement pour sauver cette Place, que si elle avoit été elle-même attaquée. Asdrubal, par les levées qu'il fit avec toute la diligence possible, mit sur pié jusqu'à trente mille hommes d'Infanterie, & trois mille Chevaux. Mais, avec des forces si considérables, il n'osa pas approcher des ennemis que syphax ne fût venu le joindre. Ce Cornel. et sempron. Cons. Prince arriva enfin avec cinquante milleAn. R. 548.Av. J. C.204. hommes de pié, & dix mille chevaux. Aussitôt Asdrubal se mit en marche, & vint camper avec lui assez près d'Utique & des retranchemens des Romains. Tout le fruit que tirérent les Carthaginois d'un armement si considérable, fut d'obliger scipion à interrompre le siége d'Utique, après avoir fait inutilement pendant quarante jours tous les efforts imaginables pour s'en rendre maître. Ainsi, comme l'hiver approchoit, il alla camper sur un promontoire, qui s'étendoit assez avant dans la mer, & se joignoit à la terre-ferme par une espéce d'isthme assez étroit, enfermant dans les mêmes retranchemens l'Armée de terre & celle de mer.


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Le Vainqueur, abandonnant le pillage & les autres expéditions de peu de conséquence, tourna toutes ses forces contre la ville d'Utique, dans le dessein, après l'avoir prise, d'en faire une Place d'armes qui lui seroit très avantageuse pour l'exécution de ses projets. Il l'attaqua en même tems par terre & par mer, étant abondamment fourni de toutes les machines nécessaires pour ce siége. Carthage se donna autant de mouvement pour sauver cette Place, que si elle avoit été elle-même attaquée. Asdrubal, par les levées qu'il fit avec toute la diligence possible, mit sur pié jusqu'à trente mille hommes d'Infanterie, & trois mille Chevaux. Mais, avec des forces si considérables, il n'osa pas approcher des ennemis que syphax ne fût venu le joindre. Ce Cornel. et sempron. Cons. Prince arriva enfin avec cinquante milleAn. R. 548.Av. J. C.204. hommes de pié, & dix mille chevaux. Aussitôt Asdrubal se mit en marche, & vint camper avec lui assez près d'Utique & des retranchemens des Romains. Tout le fruit que tirérent les Carthaginois d'un armement si considérable, fut d'obliger scipion à interrompre le siége d'Utique, après avoir fait inutilement pendant quarante jours tous les efforts imaginables pour s'en rendre maître. Ainsi, comme l'hiver approchoit, il alla camper sur un promontoire, qui s'étendoit assez avant dans la mer, & se joignoit à la terre-ferme par une espéce d'isthme assez étroit, enfermant dans les mêmes retranchemens l'Armée de terre & celle de mer.


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scipion de son côté agissoit en homme supérieur, embrassant tout à-la-fois, faisant face à tout. Il avoit dequoi s'occuper. Car, outre le siége d'Utique qu'il continuoit, il étoit obligé de se tenir en garde contre Asdrubal, qui étoit campé à sa vue; & les Carthaginois avoient mis en mer une Flotte bien équipée, dans le dessein de lui couper les vivres.


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syphax, charmé de cette nouvelle, ne prit plus garde de si près à ceux qui alloient & venoient. scipion ne manqua pas de profiter de cette facilité. Il envoyoit dans le camp du Prince & plus souvent, & plus de monde à la fois: on resta même pendant quelques jours dans le camp les uns des autres sans défiance & sans précaution. Pendant cet intervalle scipion fit partir avec ses Députés quelques personnes intelligentes, & des Officiers déguisés en esclaves, Cepion et Geminus Cons. pour observer les entrées & les issues desAn. R. 549.Av. J. C.203. deux camps, & s'informer de la maniére dont on y faisoit la garde le jour & la nuit. Il y avoit deux camps: celui d'Asdrubal, où l'on comptoit trente mille hommes de pié, & trois mille chevaux; & celui des Numides, où il y avoit dix mille chevaux, & cinquante mille hommes d'Infanterie. Ils n'étoient éloignés l'un de l'autre que de dix stades (une demie lieue.) On voit par-là quel intérêt avoit scipion de trouver un moyen d'éviter le combat contre des ennemis si supérieurs en nombre.


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Pendant les conférences, scipion aiant mis sa Flotte en mer, y avoit embarqué ses machines de guerre. Il avoit en même tems envoyé deux mille hommes pour s'emparer d'une éminence qui commandoit la ville, & dont il avoit déja été maître. Ces mouvemens avoient deux motifs: le prémier, de détourner l'attention des ennemis du véritable dessein qu'il avoit: le second, d'empêcher que les habitans d'Utique, pendant qu'il agiroit contre syphax & Asdrubal, ne fissent quelque sortie sur son camp où il laissoit peu de monde. Il vint à bout de tromper, non seulement les ennemis, mais ses troupes mêmes, qui jusques-là, sur les préparatifs qu'il faisoit, avoient cru qu'il songeoit uniquement à surprendre Utique.


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Après avoir pris des mesures si justes, scipion tint Conseil; & aiant ordonné à ceux qu'il avoit employés pour reconnoître l'état du camp des ennemis de rendre compte de ce qu'ils y avoient remarqué, & prié Masinissa qui en avoit une connoissan- Cepion et Geminus Cons. ce particuliére de dire ce qu'il pensoit, ilAn. R. 549.Av. J. C.203.écute heu-reusement.Polyb. XIV.679-682.Liv. XXX.5-7.Appian. deBello Pun,10-12. déclara enfin lui-même l'entreprise qu'il vouloit exécuter la nuit suivante, qui étoit de bruler les deux camps des ennemis. Il ordonna aux Tribuns de faire sortir les Légions du camp, au prémier signal qu'on leur donneroit après que l'on seroit sorti du Conseil. Les troupes prirent de la nourriture, & partirent, selon l'ordre qu'elles en avoient reçu, immédiatement après le coucher du soleil. Quelque tems après elles se mirent en ordre de bataille, & marchant au petit pas, elles arrivérent sur le minuit au camp des ennemis, distant du leur d'environ deux lieues. Là scipion, donnant une partie de ses troupes à Lelius, le chargea d'aller, accompagné de Masinissa & de ses Numides, attaquer le camp de syphax, & d'y mettre le feu. Et en même tems prenant Lelius & Masinissa à part, il les conjura de remédier par un redoublement de vigilance & d'attention au trouble que la nuit pouvoit apporter dans l'exécution d'une telle entreprise. Que pour lui il attaqueroit Asdrubal & les Carthaginois, mais qu'il ne commenceroit que quand il auroit vu le feu au camp de syphax.


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L'éclat que jettoit un si grand embrasement, frappa d'abord les sentinelles des Carthaginois. Ensuite d'autres, que le bruit & le fracas avoient réveillés, s'en étant aussi apperçus, tombérent dans la même erreur que les troupes du Roi. Ils crurent que ce feu n'étoit qu'un accident fortuit. Les cris que poussoient les soldats blessés & égorgés par les Romains, pouvant être attribués à l'effroi que leur causoit un incendie nocturne, les empêchoit d'en devenir la véritable cause. Ainsi tous s'empressant de courir au secours des Numides, sans porter avec eux autre chose que ce qui pouvoit servir à éteindre le feu, parce qu'ils ne croyoient pas avoir rien à craindre de la part des ennemis, ils tomboient entre leurs mains sans armes & sans défense. Tous furent tués, non seulement par un effet de la haine ordinaire aux ennemis, mais encore plus parce qu'on ne vouloit pas qu'il en restât un seul qui Cepion et Geminus Cons. pût porter aux autres la nouvelle de ceAn. R. 549.Av. J. C.203. qui se passoit. scipion ensuite alla attaquer les portes du camp d'Asdrubal, qui étoient toutes abandonnées, comme il est naturel dans un pareil tumulte. Aussitôt il fit mettre le feu aux prémiéres tentes. La flamme parut d'abord en plusieurs endroits séparés: puis, venant à se réunir, elle embrasa le camp tout entier, & dévora en un moment tout ce qui étoit combustible. Les hommes & les animaux à demi brulés, gagnoient les portes pour se sauver; mais elles furent bientôt fermées par la foule même de ceux qui s'y jettant en confusion tomboient tous ensemble, & demeuroient entassés les uns sur les autres. Ceux que la flamme avoit épargnés, périrent par le fer. Presque en une seule heure les deux camps de syphax & d'Asdrubal furent détruits. Cependant les deux Chefs échappérent, avec environ deux mille hommes de pié & cinq cens chevaux, la plupart sans armes, blessés, ou endommagés par les flammes, reste déplorable de deux Armées si nombreuses. Le fer ou le feu firent périr environ quarante mille hommes, & huit éléphans. Plus de cinq mille hommes restérent prisonniers, parmi lesquels il y avoit un grand nombre de Carthaginois des plus qualifiés, & onze sénateurs; on prit aussi cent soixante & quatorze drapeaux, plus de deux mille sept cens chevaux Numides, six éléphans, & une quantité prodigieuse d'armes, que le Général brula pour en faire un sacrifice à Cepion et Geminus Cons.An. R. 549.Av. J. C.203.Vulcain, qui venoit de lui rendre un si bon service.


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L'éclat que jettoit un si grand embrasement, frappa d'abord les sentinelles des Carthaginois. Ensuite d'autres, que le bruit & le fracas avoient réveillés, s'en étant aussi apperçus, tombérent dans la même erreur que les troupes du Roi. Ils crurent que ce feu n'étoit qu'un accident fortuit. Les cris que poussoient les soldats blessés & égorgés par les Romains, pouvant être attribués à l'effroi que leur causoit un incendie nocturne, les empêchoit d'en devenir la véritable cause. Ainsi tous s'empressant de courir au secours des Numides, sans porter avec eux autre chose que ce qui pouvoit servir à éteindre le feu, parce qu'ils ne croyoient pas avoir rien à craindre de la part des ennemis, ils tomboient entre leurs mains sans armes & sans défense. Tous furent tués, non seulement par un effet de la haine ordinaire aux ennemis, mais encore plus parce qu'on ne vouloit pas qu'il en restât un seul qui Cepion et Geminus Cons. pût porter aux autres la nouvelle de ceAn. R. 549.Av. J. C.203. qui se passoit. scipion ensuite alla attaquer les portes du camp d'Asdrubal, qui étoient toutes abandonnées, comme il est naturel dans un pareil tumulte. Aussitôt il fit mettre le feu aux prémiéres tentes. La flamme parut d'abord en plusieurs endroits séparés: puis, venant à se réunir, elle embrasa le camp tout entier, & dévora en un moment tout ce qui étoit combustible. Les hommes & les animaux à demi brulés, gagnoient les portes pour se sauver; mais elles furent bientôt fermées par la foule même de ceux qui s'y jettant en confusion tomboient tous ensemble, & demeuroient entassés les uns sur les autres. Ceux que la flamme avoit épargnés, périrent par le fer. Presque en une seule heure les deux camps de syphax & d'Asdrubal furent détruits. Cependant les deux Chefs échappérent, avec environ deux mille hommes de pié & cinq cens chevaux, la plupart sans armes, blessés, ou endommagés par les flammes, reste déplorable de deux Armées si nombreuses. Le fer ou le feu firent périr environ quarante mille hommes, & huit éléphans. Plus de cinq mille hommes restérent prisonniers, parmi lesquels il y avoit un grand nombre de Carthaginois des plus qualifiés, & onze sénateurs; on prit aussi cent soixante & quatorze drapeaux, plus de deux mille sept cens chevaux Numides, six éléphans, & une quantité prodigieuse d'armes, que le Général brula pour en faire un sacrifice à Cepion et Geminus Cons.An. R. 549.Av. J. C.203.Vulcain, qui venoit de lui rendre un si bon service.


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Asdrubal, fort mal accompagné, s'étoit sauvé dans la ville la plus prochaine; & tous ceux qui avoient évité la mort s'y réfugiérent, en suivant leur Général à la piste. Mais bientôt après il en sortit, craignant que les habitans ne le livrassent à scipion. Il ne se trompoit pas. Les Romains ne se présentérent pas plutôt devant leurs portes, qu'elles leur furent ouvertes. Comme ils s'étoient rendus volontairement, on ne leur fit aucun mal. scipion prit de suite deux autres villes, dont il accorda le butin aux soldats, avec tout ce que l'on avoit pu sauver de l'incendie des deux camps. syphax alla camper à huit milles de-là, dans un lieu bien fortifié; & Asdrubal se rendit à Carthage, pour rassurer les citoyens, & empêcher qu'ils ne prissent quelque parti foible & timide.


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Asdrubal, fort mal accompagné, s'étoit sauvé dans la ville la plus prochaine; & tous ceux qui avoient évité la mort s'y réfugiérent, en suivant leur Général à la piste. Mais bientôt après il en sortit, craignant que les habitans ne le livrassent à scipion. Il ne se trompoit pas. Les Romains ne se présentérent pas plutôt devant leurs portes, qu'elles leur furent ouvertes. Comme ils s'étoient rendus volontairement, on ne leur fit aucun mal. scipion prit de suite deux autres villes, dont il accorda le butin aux soldats, avec tout ce que l'on avoit pu sauver de l'incendie des deux camps. syphax alla camper à huit milles de-là, dans un lieu bien fortifié; & Asdrubal se rendit à Carthage, pour rassurer les citoyens, & empêcher qu'ils ne prissent quelque parti foible & timide.


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La prémiére nouvelle de la ruïne desConsterna-tion géné-rale dansCarthage.Polyb. XIV.682.Liv.XXX. 7. deux Armées jetta dans les esprits des Carthaginois tant de terreur & de consternation, qu'ils ne doutérent point que scipion n'abandonnât sur le champ le siége d'Utique, pour venir attaquer Carthage. C'est pourquoi les suffétes, qui étoient à Carthage ce que les Consuls étoient à Rome, assemblérent le sénat, qui se trouva partagé entre trois avis différens. Les uns vouloient que l'on envoyât des Ambassadeurs à scipion, pour traiter avec lui de la paix: les autres, que l'on rappellât Annibal pour défendre sa patrie contre des ennemis qui la menaçoient d'une ruïne prochaine: d'autres enfin, imitant dans l'adversité la constance des Romains, soutenoient qu'il faloit mettre sur pié de nouvelles troupes, & prier syphax de ne point abandonner ses Alliés, ni se décourager pour une prémiére défaite. Ce sentiment, soutenu de la présence d'Asdrubal, & du crédit de la faction Barcine opposée à la paix, prévalut sur les deux autres.


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On commença donc à faire des levéesLes Car-thaginois &syphax lé-vent denouvellestroupes dans la ville & dans les campagnes; & l'on envoya des Ambassadeurs à syphax, qui, de son côté, se préparoit à recommencer Cepion et Geminus Cons.An. R. 549.Av. J. C.203.pour conti-nuer laguerre.Polyb. &Liv. ibid.la guerre de toutes ses forces. Car sa femme ne s'étoit pas contentée d'employer, comme auparavant, les caresses, déja assez puissantes sur l'esprit d'un mari aussi passionné que syphax; mais elle y avoit ajouté les priéres les plus tendres & les plus pressantes, le conjurant, toute baignée de larmes, de ne point abandonner son pére & sa patrie, & de ne point souffrir que Carthage fût dévorée par les mêmes flammes qui avoient consumé les deux camps. Les Ambassadeurs ajoutoient pour l'encourager, qu'ils avoient rencontré dans leur chemin quatre mille Celtibériens tous jeunes & braves, que les Officiers de Carthage avoient enrôlés en Espagne, & qu'Asdrubal viendroit bientôt le joindre avec des troupes considérables. syphax, après avoir fait aux Ambassadeurs une réponse très obligeante & très favorable, leur montra une grande multitude de Numides qu'il avoit levés dans la campagne, & à qui il avoit donné depuis peu de jours des chevaux & des armes; & les assura „que son dessein étoit de mettre sur pié toute la Jeunesse de son Royaume. Qu'il savoit bien que c'étoit par une surprise, & non dans un combat, qu'ils avoient fait la derniére perte; & qu'il faloit avoir été vaincu par la force des armes, pour s'avouer inférieur à son ennemi dans la guerre“. Il congédia les Ambassadeurs de Carthage avec cette réponse; & peu de jours après, Asdrubal & syphax joi- Cepion et Geminus Cons. gnirent tout de nouveau leurs forces, quiAn. R. 549.Av. J. C.203. montoient environ à trente mille combattans.


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On commença donc à faire des levéesLes Car-thaginois &syphax lé-vent denouvellestroupes dans la ville & dans les campagnes; & l'on envoya des Ambassadeurs à syphax, qui, de son côté, se préparoit à recommencer Cepion et Geminus Cons.An. R. 549.Av. J. C.203.pour conti-nuer laguerre.Polyb. &Liv. ibid.la guerre de toutes ses forces. Car sa femme ne s'étoit pas contentée d'employer, comme auparavant, les caresses, déja assez puissantes sur l'esprit d'un mari aussi passionné que syphax; mais elle y avoit ajouté les priéres les plus tendres & les plus pressantes, le conjurant, toute baignée de larmes, de ne point abandonner son pére & sa patrie, & de ne point souffrir que Carthage fût dévorée par les mêmes flammes qui avoient consumé les deux camps. Les Ambassadeurs ajoutoient pour l'encourager, qu'ils avoient rencontré dans leur chemin quatre mille Celtibériens tous jeunes & braves, que les Officiers de Carthage avoient enrôlés en Espagne, & qu'Asdrubal viendroit bientôt le joindre avec des troupes considérables. syphax, après avoir fait aux Ambassadeurs une réponse très obligeante & très favorable, leur montra une grande multitude de Numides qu'il avoit levés dans la campagne, & à qui il avoit donné depuis peu de jours des chevaux & des armes; & les assura „que son dessein étoit de mettre sur pié toute la Jeunesse de son Royaume. Qu'il savoit bien que c'étoit par une surprise, & non dans un combat, qu'ils avoient fait la derniére perte; & qu'il faloit avoir été vaincu par la force des armes, pour s'avouer inférieur à son ennemi dans la guerre“. Il congédia les Ambassadeurs de Carthage avec cette réponse; & peu de jours après, Asdrubal & syphax joi- Cepion et Geminus Cons. gnirent tout de nouveau leurs forces, quiAn. R. 549.Av. J. C.203. montoient environ à trente mille combattans.


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Le quatriéme jour, les deux partis se rangérent véritablement en bataille. scipion, selon l'usage des Romains, plaça les Princes à la seconde ligne, derriére les Hastaires qui formoient l'avant-garde, & Cepion et Geminus Cons.An. R. 549.Av. J. C.203.les Triaires au corps de réserve. Il mit la Cavalerie Italienne à l'aile droite, Masinissa & les Numides à la gauche. syphax & Asdrubal opposérent leurs Numides à la Cavalerie Italienne, & les Carthaginois à Masinissa. Les Celtibériens étoient au corps de bataille, & devoient combattre contre les Légions Romaines rangées vis- à-vis d'eux. Ce fut en cet ordre qu'ils en vinrent aux mains. Dès la prémiére charge, les deux ailes des ennemis pliérent. Les Numides de syphax, qui n'étoient la plupart que des paysans, ne purent résister à la Cavalerie Romaine; ni les Carthaginois, qui n'étoient non plus que de nouvelles milices, à Masinissa, qui joignoit à sa valeur & à son expérience la fierté que donne une victoire toute récente. Les Celtibériens, quoiqu'abandonnés & à découvert par la fuite des deux ailes, restérent cependant dans leur poste, parce que ne connoissant pas le pays, ils ne pouvoient espérer de trouver leur salut dans la fuite; & la perfidie qui leur avoit fait prendre les armes contre les Romains bienfaiteurs de leur nation, quoique pendant la guerre d'Espagne on n'eût commis contre eux aucun acte d'hostilité, leur ôtoit toute espérance d'en obtenir quartier. Cependant, les ailes étant rompues, ils furent bientôt enveloppés par les Princes & les Triaires. On en fit un carnage horrible, dont fort peu échappérent. Les Celtibériens ne laissérent pas d'être fort utiles Cepion et Geminus Cons. aux Carthaginois. Car, non seulement ilsAn. R. 549.Av. J. C.203. se battirent avec courage, mais ils favorisérent encore beaucoup leur retraite. si les Romains ne les eussent pas eu en tête, & qu'ils se fussent mis d'abord à la poursuite des fuyards, à peine en seroit- il resté quelqu'un. Leur longue résistance donna moyen à syphax de se retirer chez lui avec sa Cavalerie, & à Asdrubal de regagner Carthage avec ce qui s'étoit sauvé de la bataille.


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Le quatriéme jour, les deux partis se rangérent véritablement en bataille. scipion, selon l'usage des Romains, plaça les Princes à la seconde ligne, derriére les Hastaires qui formoient l'avant-garde, & Cepion et Geminus Cons.An. R. 549.Av. J. C.203.les Triaires au corps de réserve. Il mit la Cavalerie Italienne à l'aile droite, Masinissa & les Numides à la gauche. syphax & Asdrubal opposérent leurs Numides à la Cavalerie Italienne, & les Carthaginois à Masinissa. Les Celtibériens étoient au corps de bataille, & devoient combattre contre les Légions Romaines rangées vis- à-vis d'eux. Ce fut en cet ordre qu'ils en vinrent aux mains. Dès la prémiére charge, les deux ailes des ennemis pliérent. Les Numides de syphax, qui n'étoient la plupart que des paysans, ne purent résister à la Cavalerie Romaine; ni les Carthaginois, qui n'étoient non plus que de nouvelles milices, à Masinissa, qui joignoit à sa valeur & à son expérience la fierté que donne une victoire toute récente. Les Celtibériens, quoiqu'abandonnés & à découvert par la fuite des deux ailes, restérent cependant dans leur poste, parce que ne connoissant pas le pays, ils ne pouvoient espérer de trouver leur salut dans la fuite; & la perfidie qui leur avoit fait prendre les armes contre les Romains bienfaiteurs de leur nation, quoique pendant la guerre d'Espagne on n'eût commis contre eux aucun acte d'hostilité, leur ôtoit toute espérance d'en obtenir quartier. Cependant, les ailes étant rompues, ils furent bientôt enveloppés par les Princes & les Triaires. On en fit un carnage horrible, dont fort peu échappérent. Les Celtibériens ne laissérent pas d'être fort utiles Cepion et Geminus Cons. aux Carthaginois. Car, non seulement ilsAn. R. 549.Av. J. C.203. se battirent avec courage, mais ils favorisérent encore beaucoup leur retraite. si les Romains ne les eussent pas eu en tête, & qu'ils se fussent mis d'abord à la poursuite des fuyards, à peine en seroit- il resté quelqu'un. Leur longue résistance donna moyen à syphax de se retirer chez lui avec sa Cavalerie, & à Asdrubal de regagner Carthage avec ce qui s'étoit sauvé de la bataille.