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Dans le tems qu'ils délibéroient entr'euxLe jeuneScipion étoufe unedangereuseconspira tion.Liv. XXII.53. sur ce qu'ils devoient faire dans la conjonc ture présente, P. Furius Philus, fils d'un Consulaire, vint leur dire qu'ils entretenoient de vaines espérances, que c'en étoit fait de la République. Qu'un nombre considérable des jeunes gens les plus qualifiés, qui avoient à leur tête L. Cecilius Metellus, cherchoient des vaisseaux, dans le dessein de quiter l'Italie, & de s'embarquer pour se retirer chez quelque Roi ami des Romains. Parmi tous les malheurs qui avoient affligé la République, on n'avoit point encore d'exemple d'une résolution si desespérée & si funeste. Tous ceux qui étoient dans le Conseil, demeurérent interdits à cette nouvelle. La plupart gardoient un morne silence. Quelques-uns proposoient de mettre la chose en délibération, lorsque le jeune Scipion, à qui la gloire de terminer heureusement cette guerre étoit réservée, soutint “qu'il n'y avoit pas à balancer dans une affaire de cette nature. Qu'il étoit question d'agir, & non de délibérer. Que ceux qui aimoient la République n'avoient qu'à le suivre. Qu'il n'y avoit point de plus mortels ennemis C. Ter. Varro, L. Æmil. Cons.An. R.536.Av. J. C.216.de l'Etat, que des hommes capables de former un tel dessein.“ Après ces paroles il marcha droit à la maison où logeoit Metellus, suivi d'un petit nombre des plus zèlés. Et aiant trouvé assemblés les jeunes gens dont on leur avoit parlé, il tira son épée, & leur en présentant la pointe:Je jure le prémier, dit-il, que je n'abandonnerai point la République, & que je ne souffrirai pas qu'aucun autre l'abandonne. Grand Jupiter, je vous prens à témoin de mon serment, & je consens, si je manque à l'exécuter, que vous me fassiez périr moi & les miens de la mort la plus cruelle. Faites le même serment que moi, Cecilius, & vous tous qui êtes ici assemblés. Quiconque refusera d'obéir, perdra sur le champ la vie. Ils jurérent tous, aussi effrayés que s'ils eussent vu & entendu Annibal vainqueur, & per mirent à Scipion de les faire garder à vue.


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In der Zeit, da sie untereinander darüberDer junge Scipio ent deckt eine ge fährliche Zu sammenver schwörung. Liv.XXII.53.berathschlagten, was sie bey gegenwärtigen Umständen thun sollten, kam P. Furius Philus, ein Sohn eines Consularen, und sagte ihnen, sie machten sich vergebene Hofnung,und sey um die Republick geschehen. Essuchten eine ansehnliche Anzahl junger Leutevon dem vornehmsten Stande, welche den L. Cäcilius Metellus zum Anführer hätten,Schiffe, in der Absicht, Italien zu verlassen,sich zu Schiffe zu setzen, und sich zu einem mit 104 C. Terentius Varro, Cons.V. R. E. 536. V. C. G. 216. den Römern in Freundschaft stehenden Könige zu begeben. Unter allen unglücklichen Begebenheiten, welche die Republick geängstigethatten, hatte man noch kein Exempel eines soverzweifelten und traurigen Entschlusses. Allediejenigen, welche im Rath waren, erstauneten bey Anhörung dieser Neuigkeit. Die meisten beobachteten ein schwermüthiges Stillschweigen. Einige schlugen vor, die Sache in Betrachtung zu ziehen, bis der junge Scipio, welchem die Ehre, diesen Krieg glücklichzu endigen, vorbehalten war, behauptete,„daß man bey einer Sache von dieser Beschaffenheit nicht unschlüßig seyn dürffe. Jtzo müsse man was unternehmen, und nichtberathschlagen. Diejenigen, welche ihn liebten, sollten ihm nur folgen. Es wären keine tödtlichern Feinde des Staats, als diejenigen, welche im Stande wären, einen solchen Vorsatz zu fassen.“ Nach diesen Worten gieng er gerades Weges, in Begleitungeiner kleinen Anzahl der Wohlgesinntesten, in das Haus, wo Metellus wohnte. Da erdaselbst die jungen Leute fand, von welchenman ihm gesagt hatte, zog er sein Schwerdtaus, hielt ihnen die Spitze desselben vor, undsagte:„ Ich schwöre zuerst, daß ich niemalsdie Republick verlassen werde, und daß ichnicht zugeben werde, daß sie irgend ein anderer verlasse. Grosser Jupiter! ich ruffedich zum Zeugen meines Eydes an, und ichwill, daß du, wenn ich demselben nicht nachlebe, mich und die Meinigen des grausam und was sich unter ihm zugetragen. 105sten Todes sterben lassest. Cäcilius, undV. R. G. 536. V. C. G. 216.ihr alle, die ihr hier versammlet seyd, thuteben diesen Eyd mit mir. Wer nicht gehorchen wird, der soll den Augenblick sterben.“ Sie schwuren alle, und waren ebenso erschrocken, als wenn sie den Sieger, denHannibal, gesehen und gehöret hätten, und verstatteten, daß sie Scipio so gleich bewachen ließ.


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de Vermina fils de syphax vers les Romains. succès des Ambassades des Romains. Argent enlevé du Temple de Proserpine. Remontrances de plusieurs Particuliers au sénat, sur ce qui leur étoit du par la République. Le Consul sulpicius arrive en Macédoine. Centho ravage la ville de Chalcis. Philippe assiége la ville d'Athénes inutilement. Il l'assiége une seconde fois avec aussi peu de succès, & désole toute l'Attique. Les Romains ravagent les frontiéres de la Macédoine. Des Rois voisins de la Macédoine se joi- gnent au Consul. Préparatifs de Phi- lippe. Assemblée des Etoliens, où Phi- lippe, les Athéniens & les Romains envoient leurs Ambassadeurs. L'Assemblée se sépare sans rien conclure. Le Consul entre en Macédoine. Rencontre de deux Partis. Diverses actions peu importantes entre les deux Armées. Philippe remporte quelque avantage sur les Fourageurs Romains. Puis il est battu lui-même, & obligé de fuir. sulpicius retourne à Apollonie Les Etoliens se déclarent pour les Romains. Decrets des Athéniens contre Philippe. La Flotte se retire. On accorde l'Ovation à Len- tulus pour les succès remportés en Espa- gne. L. Furius défait l'Armée des Gaulois qui assiégeoit Crémone. Jalousie du Consul Aurelius contre L. Furius. Celui- ci revient à Rome, & demande le Triomphe. Il lui est accordé après de longues

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de Vermina fils de syphax vers les Romains. succès des Ambassades des Romains. Argent enlevé du Temple de Proserpine. Remontrances de plusieurs Particuliers au sénat, sur ce qui leur étoit du par la République. Le Consul sulpicius arrive en Macédoine. Centho ravage la ville de Chalcis. Philippe assiége la ville d'Athénes inutilement. Il l'assiége une seconde fois avec aussi peu de succès, & désole toute l'Attique. Les Romains ravagent les frontiéres de la Macédoine. Des Rois voisins de la Macédoine se joi- gnent au Consul. Préparatifs de Phi- lippe. Assemblée des Etoliens, où Phi- lippe, les Athéniens & les Romains envoient leurs Ambassadeurs. L'Assemblée se sépare sans rien conclure. Le Consul entre en Macédoine. Rencontre de deux Partis. Diverses actions peu importantes entre les deux Armées. Philippe remporte quelque avantage sur les Fourageurs Romains. Puis il est battu lui-même, & obligé de fuir. sulpicius retourne à Apollonie Les Etoliens se déclarent pour les Romains. Decrets des Athéniens contre Philippe. La Flotte se retire. On accorde l'Ovation à Len- tulus pour les succès remportés en Espa- gne. L. Furius défait l'Armée des Gaulois qui assiégeoit Crémone. Jalousie du Consul Aurelius contre L. Furius. Celui- ci revient à Rome, & demande le Triomphe. Il lui est accordé après de longues

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Après la lecture de ces Lettres, le sénat commanda au Consul C. Aurelius de donner ordre sur le champ à son Armée, à qui il avoit marqué un jour pour le rendez- vous en Etrurie, de se rendre le même jour à Rimini; & pour lui, ou d'aller en personne au secours de la Colonie si les affaires de la République lui permettoient de quiter Rome, ou de charger de cette commission le Préteur L. Furius. Il prit ce dernier parti.


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L. Furiusdéfait l'Ar-mée desGaulois quiassiégeoitCrémone.Liv. XXXI.3{??}1. 22.

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J'ai marqué auparavant que le Préteur L. Furius, en l'absence du Consul, en avoit reçu ordre de marcher promtement au secours de Crémone assiégée par les Gaulois. Il ne perdit point de tems, s'approcha des ennemis, & leur présenta la bataille. Furius donna de si bons ordres, & anima tellement ses troupes, que les Gaulois, après une médiocre résistance, prirent la fuite, & se retirérent en desordre dans leur camp. La Cavalerie des Romains les y poursuivit; & les Légions y étant arrivées peu de tems après, l'attaquérent, & le prirent. Il s'en sauva à peine six mille. Il en fut tué ou pris plus de trente-cinq mille, avec quatre- vingts drapeaux, & plus de deux cens chariots remplis d'un riche butin. Amilcar, Capitaine des Carthaginois, y fut tué, avec trois Généraux Gaulois des plus distingués. Le vainqueur tira de leurs mains deux mille citoyens libres de Plaisance, qu'ils avoient fait prisonniers, & qu'il rétablit dans leur Colonie. Une victoire si considérable causa une extrême joie aux Romains. Dès qu'on en eut appris la nouvelle par les Lettres du Préteur, le sénat ordonna des actions de graces aux Dieux, dont la solennité dureroit trois jours.


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J'ai marqué auparavant que le Préteur L. Furius, en l'absence du Consul, en avoit reçu ordre de marcher promtement au secours de Crémone assiégée par les Gaulois. Il ne perdit point de tems, s'approcha des ennemis, & leur présenta la bataille. Furius donna de si bons ordres, & anima tellement ses troupes, que les Gaulois, après une médiocre résistance, prirent la fuite, & se retirérent en desordre dans leur camp. La Cavalerie des Romains les y poursuivit; & les Légions y étant arrivées peu de tems après, l'attaquérent, & le prirent. Il s'en sauva à peine six mille. Il en fut tué ou pris plus de trente-cinq mille, avec quatre- vingts drapeaux, & plus de deux cens chariots remplis d'un riche butin. Amilcar, Capitaine des Carthaginois, y fut tué, avec trois Généraux Gaulois des plus distingués. Le vainqueur tira de leurs mains deux mille citoyens libres de Plaisance, qu'ils avoient fait prisonniers, & qu'il rétablit dans leur Colonie. Une victoire si considérable causa une extrême joie aux Romains. Dès qu'on en eut appris la nouvelle par les Lettres du Préteur, le sénat ordonna des actions de graces aux Dieux, dont la solennité dureroit trois jours.


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Quoique le Préteur eût presque terminé P. sulpic. C. Aurel. Cons. cette guerre, le Consul Aurelius aiant finiAn. R. 552.Av. J. C.200.Aureliuscontre lePréteur.Liv.XXXI. 47. les affaires qui le retenoient à Rome, ne laissa pas de se rendre dans la Gaule, & de prendre le commandement de l'Armée victorieuse, que lui remit le Préteur. A son arrivée, il ne put dissimuler le dépit & le ressentiment dont il étoit pénétré, de ce que le Préteur avoit agi pendant son absence. Il y a dans la jalousie un travers d'esprit, & une bassesse de sentimens, qui devroit faire haïr & détester ce vice à tout le monde. C'étoit le Consul lui-même qui avoit ordonné à Furius de la part du sénat d'agir sans délai. Vouloit-il que pour l'attendre il demeurât les bras croisés, & qu'il laissât prendre Crémone sous ses yeux? Au-lieu d'entrer en part de la victoire, & de s'en faire honneur en rendant justice au vainqueur, il lui ordonna de passer dans l'Etrurie, pendant que lui-même mena ses Légions sur les terres des ennemis, & par les ravages qu'il exerça, y fit une guerre dont il remporta plus de butin que de gloire.


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Le Préteur Furius, voyant qu'il n'y a-Furius re-vient à Ro-me, & de-mande leTriomphe.Liv.XXXI. 47. voit rien à faire dans l'Etrurie, & persuadé d'ailleurs qu'en l'absence d'un Consul irrité & jaloux il obtiendroit plus facilement le Triomphe auquel il aspiroit, & qu'il croyoit avoir justement mérité par la défaite des Gaulois, revint en diligence à Rome où l'on ne l'attendoit point. Le sénat lui donna audience dans le Temple de Bellone. Après avoir rendu compte de sa con- P. sulpic. C. Aurel. Cons.An. R. 552.Av. J. C.200.duite, & exposé les circonstances de sa victoire, il demanda qu'il lui fût permis d'entrer triomphant dans la ville.


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Furius re-vient à Ro-me, & de-mande leTriomphe.Liv.XXXI. 47.

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Cette démarche avoit quelque chose de peu régulier. Aussi les Anciens du sénat opinoient-ils à lui refuser le Triomphe; „& parce que ce n'étoit point avec sa propre Armée, mais avec celle du Consul qu'il avoit vaincu les Gaulois; & sur-tout parce qu'il avoit quité sa province, ce qui étoit sans exemple, par l'avidité d'emporter le Triomphe à la faveur de l'absence du Consul“. Les Consulaires alloient plus loin; &, comme ils étoient intéressés à soutenir la splendeur & la majesté du Consulat, qui sembloit avoir été peu ménagée par Furius, ils prétendoient, „Qu'il avoit été de son devoir d'attendre le Consul, avant que de rien tenter. Qu'il auroit pu, en demeurant campé près de la ville, défendre la Colonie, & tirer les choses en longueur sans donner bataille, jusqu'à ce qu'Aurelius fût arrivé. Que le sénat ne devoit pas imiter sa témérité, mais attendre le retour du Consul. Qu'alors, aiant entendu les raisons de part & d'autre, il seroit plus en état de décider la question.“


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Le plus grand nombre, frappés de la grandeur de la victoire remportée par Furius, & sollicités vivement par ses amis & ses proches, soutenoient „Que l'unique point de la difficulté étoit de savoir si ce P. sulpic. C. Aurel. Cons. Préteur avoit agi comme Général enAn. R. 552.Av. J. C.200. chef, & sous la direction de ses propres auspices, & si ses actions en elles-mêmes étoient dignes du Triomphe, ou non. Que l'ordre du sénat au Consul, ou de partir lui-même pour aller défendre en personne une ville alliée, ou d'en donner la commission au Préteur, étoit pour ce dernier une apologie sans replique. Que (a) d'ailleurs, en fait de guerre, les moindres délais faisoient perdre les occasions les plus avantageuses, & que souvent un Général donne une bataille, non qu'il y soit porté d'inclination, mais parce qu'il y est forcé par l'ennemi. Qu'il ne faloit envisager que le combat en lui-même, & les suites qu'il avoit eues. Que la victoire étoit complette; que les ennemis avoient été défaits & taillés en piéces; que leur camp avoit été pris & pillé; que des deux Colonies, l'une avoit été délivrée du péril qui la menaçoit, & l'autre avoit recouvré ceux de ses citoyens que les ennemis avoient fait prisonniers; qu'enfin une seule bataille avoit terminé la guerre avec autant de gloire que de bonheur. Que non seulement cette victoire avoit réjoui les hommes, mais que les Dieux mêmes en avoient été remerciés par de solen-

(a) Non expectare belli tempora, moras & dilationes Imperatorum; & pugnandum esse interdum, non quia velis, sed quia hostis cogat. Liv.

P. sulpic. C. Aurel. Cons.An. R. 552.Av. J. C.200.nelles actions de graces pendant trois jours: ce qui étoit une approbation autentique de la conduite de Furius, à la(a) famille & au nom duquel les Dieux sembloient même avoir attaché le glorieux privilége de vaincre les Gaulois, & de triompher d'eux.“


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Ces discours de Furius & de ses amis, aidés de la présence de ce Préteur, l'emportérent sur les égards que plusieurs croyoient dus au rang suprême du Consul absent, & firent décerner au Préteur l'honneur du Triomphe. Il fit porter dans le Trésor public 320000 as, qui reviennent à seize mille livres de notre monnoie, & 17000 livres pesant d'argent (quatre-vingts- cinq mille livres Tournois.) Mais il ne fit conduire devant son char ni prisonniers, ni dépouilles, & ne fut point accompagné des soldats. On voyoit que tout étoit au pouvoir du Consul, excepté la victoire.


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Le Consul C. Aurelius étant venu àRetour duConsul Au-relius àRome. Rome pour présider aux Assemblées où l'on devoit nommer des Consuls, ne se plaignit point, comme on avoit cru qu'il le feroit, „de ce que le sénat n'avoit pas attendu qu'il fût de retour pour faire valoir lui-même ses droits & son autorité contre le Préteur; mais de ce qu'il avoit décerné le Triomphe à Furius sur la simple exposition qu'il avoit faite de ses exploits, sans entendre aucun de ceux qui avoient eu part à cette guerre comme lui. Il représenta que la raison qui avoit porté leurs ancêtres à ordonner que le Triomphateur seroit accompagné des Lieutenans-Généraux, des Tribuns, des Centurions, & des soldats, c'étoit afin que la vérité des faits fût attestée d'une maniére autentique“. Après cette plainte assez modérée, & qui faisoit voir que le Consul étoit au moins en partie revenu de ses prémiers transports de jalousie contre Furius, il marqua le jour des Assemblées, dans lesquels furent créés Consuls L. Cor-On nommede nou-veaux Con-suls.Liv.XXXI. 50. nelius Lentulus, & P. Villius Tappulus.