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Les troubles domestiques entre le Sénat & le Peuple, qui avoient été suspendus par la guerre contre les Carthaginois, se renouvellérent cette année-ci, à l'occasion d'une Loi que proposa C. Flaminius Tribun du Peuple, tendante à ce qu'on distribuât au peuple quelques terres des Picentins & des Gaulois qui avoient appartenu aux Sénonois. Le Sénat s'opposa fortement à cette Loi, dont il prévoyoit que les suites pouvoient être très funestes à la République, en irritant les Gaulois, & leur fournissant un prétexte de prendre les armes contre Rome; ce que le souvenir de ce qu'elle avoit souffert de leur part, lui faisoit extrêmement appréhender. On employa tantôt les priéres, tantôt les menaces, mais toujours inutilement. On en vint même jusqu'à donner ordre aux Magistrats de tenir des trou- M. Æm. Lepid. M. Pub. Cons.An. R.520.Av. J. C.232.pes prêtes, pour les opposer à la violence du Tribun. Mais l'opiniâtre fierté de Fla minius ne se laissa ni fléchir par les priéres, ni ébranler par les menaces. Il n'eut pas plus d'égard pour les sages avis de son pére, qui lui remontra d'abord avec douceur le tort qu'il se faisoit à lui-même en se donnant ainsi pour chef de cabale, puis lui parla avec plus de force, comme un pére est en droit de le faire à son fils. Le Tribun demeura toujours ferme dans sa résolution, & aiant assemblé le Peuple, il commençoit déja à faire lecture de sa Loi, lorsque son pére, transporté d'une juste indignation, s'avance vers la Tribune aux Harangues, & le saisissant par la main l'en fait descendre, & l'emméne avec lui. Je ne sai si l'Histoire nous fournit aucun fait qui marque mieux combien à Rome l'autorité paternelle étoit grande, & combien elle y étoit respectée. Ce Tribun, qui avoit méprisé l'indignation & les menaces du Sénat entier, dans le feu de l'action même, & à la vue du Peuple si vivement intéressé à la Loi qu'il proposoit, se laisse emmener de la Tribune comme un enfant par la main d'un vieillard: &, ce qui n'est pas moins admirable, l'Assemblée, qui voyoit toutes ses espérances détruites par la retraite de son Tribun, demeure tranquille, sans montrer par aucune plainte ni par le moindre murmure, qu'elle improuvât une action si hardie, & si contraire en apparence à ses intérêts. Mais la promulgation de cette Loi ne fut que différée, & un autre M. Pompon. C. Papir. Cons. Tribun s'étant joint à Flaminius, bientôt aAn. R.520.Av. J. C.232.près la fit passer. Elle devint, selon Poly be, très funeste au Peuple Romain, & don na occasion à la guerre que lui firent, environ huit ans après, les Gaulois.


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Les troubles domestiques entre le Sénat & le Peuple, qui avoient été suspendus par la guerre contre les Carthaginois, se renouvellérent cette année-ci, à l'occasion d'une Loi que proposa C. Flaminius Tribun du Peuple, tendante à ce qu'on distribuât au peuple quelques terres des Picentins & des Gaulois qui avoient appartenu aux Sénonois. Le Sénat s'opposa fortement à cette Loi, dont il prévoyoit que les suites pouvoient être très funestes à la République, en irritant les Gaulois, & leur fournissant un prétexte de prendre les armes contre Rome; ce que le souvenir de ce qu'elle avoit souffert de leur part, lui faisoit extrêmement appréhender. On employa tantôt les priéres, tantôt les menaces, mais toujours inutilement. On en vint même jusqu'à donner ordre aux Magistrats de tenir des trou- M. Æm. Lepid. M. Pub. Cons.An. R.520.Av. J. C.232.pes prêtes, pour les opposer à la violence du Tribun. Mais l'opiniâtre fierté de Fla minius ne se laissa ni fléchir par les priéres, ni ébranler par les menaces. Il n'eut pas plus d'égard pour les sages avis de son pére, qui lui remontra d'abord avec douceur le tort qu'il se faisoit à lui-même en se donnant ainsi pour chef de cabale, puis lui parla avec plus de force, comme un pére est en droit de le faire à son fils. Le Tribun demeura toujours ferme dans sa résolution, & aiant assemblé le Peuple, il commençoit déja à faire lecture de sa Loi, lorsque son pére, transporté d'une juste indignation, s'avance vers la Tribune aux Harangues, & le saisissant par la main l'en fait descendre, & l'emméne avec lui. Je ne sai si l'Histoire nous fournit aucun fait qui marque mieux combien à Rome l'autorité paternelle étoit grande, & combien elle y étoit respectée. Ce Tribun, qui avoit méprisé l'indignation & les menaces du Sénat entier, dans le feu de l'action même, & à la vue du Peuple si vivement intéressé à la Loi qu'il proposoit, se laisse emmener de la Tribune comme un enfant par la main d'un vieillard: &, ce qui n'est pas moins admirable, l'Assemblée, qui voyoit toutes ses espérances détruites par la retraite de son Tribun, demeure tranquille, sans montrer par aucune plainte ni par le moindre murmure, qu'elle improuvât une action si hardie, & si contraire en apparence à ses intérêts. Mais la promulgation de cette Loi ne fut que différée, & un autre M. Pompon. C. Papir. Cons. Tribun s'étant joint à Flaminius, bientôt aAn. R.520.Av. J. C.232.près la fit passer. Elle devint, selon Poly be, très funeste au Peuple Romain, & don na occasion à la guerre que lui firent, environ huit ans après, les Gaulois.


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Les troubles domestiques entre le Sénat & le Peuple, qui avoient été suspendus par la guerre contre les Carthaginois, se renouvellérent cette année-ci, à l'occasion d'une Loi que proposa C. Flaminius Tribun du Peuple, tendante à ce qu'on distribuât au peuple quelques terres des Picentins & des Gaulois qui avoient appartenu aux Sénonois. Le Sénat s'opposa fortement à cette Loi, dont il prévoyoit que les suites pouvoient être très funestes à la République, en irritant les Gaulois, & leur fournissant un prétexte de prendre les armes contre Rome; ce que le souvenir de ce qu'elle avoit souffert de leur part, lui faisoit extrêmement appréhender. On employa tantôt les priéres, tantôt les menaces, mais toujours inutilement. On en vint même jusqu'à donner ordre aux Magistrats de tenir des trou- M. Æm. Lepid. M. Pub. Cons.An. R.520.Av. J. C.232.pes prêtes, pour les opposer à la violence du Tribun. Mais l'opiniâtre fierté de Fla minius ne se laissa ni fléchir par les priéres, ni ébranler par les menaces. Il n'eut pas plus d'égard pour les sages avis de son pére, qui lui remontra d'abord avec douceur le tort qu'il se faisoit à lui-même en se donnant ainsi pour chef de cabale, puis lui parla avec plus de force, comme un pére est en droit de le faire à son fils. Le Tribun demeura toujours ferme dans sa résolution, & aiant assemblé le Peuple, il commençoit déja à faire lecture de sa Loi, lorsque son pére, transporté d'une juste indignation, s'avance vers la Tribune aux Harangues, & le saisissant par la main l'en fait descendre, & l'emméne avec lui. Je ne sai si l'Histoire nous fournit aucun fait qui marque mieux combien à Rome l'autorité paternelle étoit grande, & combien elle y étoit respectée. Ce Tribun, qui avoit méprisé l'indignation & les menaces du Sénat entier, dans le feu de l'action même, & à la vue du Peuple si vivement intéressé à la Loi qu'il proposoit, se laisse emmener de la Tribune comme un enfant par la main d'un vieillard: &, ce qui n'est pas moins admirable, l'Assemblée, qui voyoit toutes ses espérances détruites par la retraite de son Tribun, demeure tranquille, sans montrer par aucune plainte ni par le moindre murmure, qu'elle improuvât une action si hardie, & si contraire en apparence à ses intérêts. Mais la promulgation de cette Loi ne fut que différée, & un autre M. Pompon. C. Papir. Cons. Tribun s'étant joint à Flaminius, bientôt aAn. R.520.Av. J. C.232.près la fit passer. Elle devint, selon Poly be, très funeste au Peuple Romain, & don na occasion à la guerre que lui firent, environ huit ans après, les Gaulois.


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de deux nouveaux Préteurs. Allarme au bruit de la guerre des Gaulois. Cause & occasion de cette guerre. Irruption des Gaulois dans l'Italie. Préparatifs des Romains. Prémier combat près de Clusium, où les Romains sont vaincus. Bataille & célébre victoire des Romains près de Télamon. Réflexion sur cette victoire. Dénombrement. Les Boyens se rendent à discrétion. Bataille de l'Adda entre les Gaulois & les Romains. Mécontentemens des Romains contre Flaminius. Caractére de Marcel- lus. Nouvelle guerre contre les Gaulois. Dépouilles Opimes remportées par Marcel- lus. Triomphe de Marcellus. Les Romains soumettent l'Istrie. Annibal chargé du com- mandement en Espagne. Démétrius de Pha- ros attire sur lui les armes des Romains. Dénombrement. Diverses opérations des Censeurs. Guerre d'Illyrie. Emilius rem- porte une victoire sur Démétrius. L'Illyrie se soumet aux Romains. Archagathus Médecin. Nouvelles Colonies.

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La principale cause & l'occasion de la guerre présente, fut le partage que les Romains, sept ou huit ans auparavant, avoient fait à l'instigation de C. Flaminius Tribun du Peuple des terres du Picénum, dont ils avoient chassé les Sénonois. Nous avons vu que le Sénat s'étoit fortement opposé à cette entreprise, dont il prévoyoit les suites. Plusieurs peuples de la nation Gauloise entrérent dans la querelle des Sénonois, les Boyens sur-tout qui étoient limitrophes aux Romains, & les Insubriens. Ils se persuadérent que ce n'étoit plus simplement pour commander & faire la loi que les Romains attaquoient, mais pour les perdre & les détruire entiérement en les chassant du pays. Dans cette pensée, les Insubriens & les Boyens, les deux plus puissans peuples de la nation, M. Valer. L. Apustius, Cons. se liguent ensemble, comme nous venons deAn. R.526.Av. J. C.226. le dire, & envoient même au-delà des Alpes solliciter les peuples Gaulois qui habitoient le long du Rhône, & qu'on appelloit (a) Gésates, parce qu'ils servoient pour une certaine solde; car, dit Polybe, c'est ce que signifie proprement ce mot: ils vendoient leurs services à tous ceux qui vouloient les employer dans la guerre. Pour gagner leurs Rois, & les engager à armer contre les Romains, ils leur font présent d'une somme considérable: „ils leur mettent devant les yeux la grandeur & la puissance de ce peuple: ils les flatent par la vue des richesses immenses qu'une victoire gagnée sur lui ne manquera pas de leur procurer: ils leur rappellent les exploits de leurs ancêtres, qui aiant pris les armes contre les Romains, les avoient battus en pleine campagne, & pris leur ville.“


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Dans ce moment arrive un courier à l'Armée, dépêché par le Sénat avec des Lettres pour les Consuls. Soit que Flami nius eût été averti par ses amis de ce qu'elles contenoient, soit qu'il s'en doutât, il jugea à propos de ne les point ouvrir avant que d'avoir livré le combat, & inspira la même résolution à son collégue.


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Polybe n'approuve pas en ce dernier point la conduite de Flaminius, & cet ar rangement des troupes, qui ne leur laissoit aucun espace pour reculer. Car, si pendant le combat les ennemis avoient pressé, C. Flamin. P. Furius, Cons. & gagné tant soit peu de terrain sur sonAn. R.529.Av. J. C.223. Armée, elle eût été renversée & culbutée dans la riviére. Heureusement le courage des Romains les mit à couvert de ce danger.


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Nous avons dit qu'un courier étoit arrivé à l'Armée immédiatement avant le combat, chargé d'une Lettre pour les Consuls. Flaminius ne l'ouvrit qu'après qu'il eut défait les ennemis. Le Sénat, allarmé par plusieurs prodiges, avoit consulté les Augures, & sur leur réponse, qui marquoit qu'il y avoit quelque défaut dans la création des Consuls, avoit envoyé la Lettre dont il s'agit, laquelle portoit ordre aux Consuls de revenir promtement à Rome pour se démettre de leur charge, & défense expresse de rien entreprendre contre l'ennemi. Sur la lecture de cette Lettre, Furius croyoit qu'il faloit retourner sur le champ à Rome: & il y a beaucoup d'apparence qu'il n'avoit voulu prendre aucune part au combat qui venoit C. Flamin. P. Furius, Cons. de se donner, car il n'y est point du toutAn. R.529.Av. J. C.223. parlé de lui. Flaminius représenta à son collégue, que ces ordres n'étoient que l'ef „{??}fet d'une cabale jalouse de leur gloire. Que la victoire qu'ils venoient de remporter, étoit une preuve certaine que les Dieux n'étoient point irrités contr'eux, & qu'il n'y avoit eu rien d'irrégulier dans leur nomination au Consulat. Que pour lui il étoit résolu de ne point retourner à Rome, qu'il n'eût terminé la guerre qu'il avoit si heureusement commencée, & de ne point quiter sa charge avant le tems. Il ajouta, qu'il apprendroit aux Romains par son exemple, à ne se pas laisser tromper grossiérement par de frivoles superstitions, & par les vaines imaginations des Augu res.“ Comme Furius persistoit dans son sentiment, l'Armée de Flaminius, qui craignoit de n'être pas en sureté dans le pays, si celle de son collégue se retiroit, obtint de lui qu'il demeurât encore quelque tems: mais il ne voulut former aucune entreprise, par respect pour les ordres du Sénat. Flaminius se rendit maitre de quelques places fortes, & d'une ville des plus considérables du pays. Le butin fut fort grand: il l'accorda tout entier aux soldats, pour se les rendre favorables dans la dispute qu'il prévoyoit bien qu'il auroit à soutenir contre le Sénat.


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Nous avons dit qu'un courier étoit arrivé à l'Armée immédiatement avant le combat, chargé d'une Lettre pour les Consuls. Flaminius ne l'ouvrit qu'après qu'il eut défait les ennemis. Le Sénat, allarmé par plusieurs prodiges, avoit consulté les Augures, & sur leur réponse, qui marquoit qu'il y avoit quelque défaut dans la création des Consuls, avoit envoyé la Lettre dont il s'agit, laquelle portoit ordre aux Consuls de revenir promtement à Rome pour se démettre de leur charge, & défense expresse de rien entreprendre contre l'ennemi. Sur la lecture de cette Lettre, Furius croyoit qu'il faloit retourner sur le champ à Rome: & il y a beaucoup d'apparence qu'il n'avoit voulu prendre aucune part au combat qui venoit C. Flamin. P. Furius, Cons. de se donner, car il n'y est point du toutAn. R.529.Av. J. C.223. parlé de lui. Flaminius représenta à son collégue, que ces ordres n'étoient que l'ef „{??}fet d'une cabale jalouse de leur gloire. Que la victoire qu'ils venoient de remporter, étoit une preuve certaine que les Dieux n'étoient point irrités contr'eux, & qu'il n'y avoit eu rien d'irrégulier dans leur nomination au Consulat. Que pour lui il étoit résolu de ne point retourner à Rome, qu'il n'eût terminé la guerre qu'il avoit si heureusement commencée, & de ne point quiter sa charge avant le tems. Il ajouta, qu'il apprendroit aux Romains par son exemple, à ne se pas laisser tromper grossiérement par de frivoles superstitions, & par les vaines imaginations des Augu res.“ Comme Furius persistoit dans son sentiment, l'Armée de Flaminius, qui craignoit de n'être pas en sureté dans le pays, si celle de son collégue se retiroit, obtint de lui qu'il demeurât encore quelque tems: mais il ne voulut former aucune entreprise, par respect pour les ordres du Sénat. Flaminius se rendit maitre de quelques places fortes, & d'une ville des plus considérables du pays. Le butin fut fort grand: il l'accorda tout entier aux soldats, pour se les rendre favorables dans la dispute qu'il prévoyoit bien qu'il auroit à soutenir contre le Sénat.


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Nous avons dit qu'un courier étoit arrivé à l'Armée immédiatement avant le combat, chargé d'une Lettre pour les Consuls. Flaminius ne l'ouvrit qu'après qu'il eut défait les ennemis. Le Sénat, allarmé par plusieurs prodiges, avoit consulté les Augures, & sur leur réponse, qui marquoit qu'il y avoit quelque défaut dans la création des Consuls, avoit envoyé la Lettre dont il s'agit, laquelle portoit ordre aux Consuls de revenir promtement à Rome pour se démettre de leur charge, & défense expresse de rien entreprendre contre l'ennemi. Sur la lecture de cette Lettre, Furius croyoit qu'il faloit retourner sur le champ à Rome: & il y a beaucoup d'apparence qu'il n'avoit voulu prendre aucune part au combat qui venoit C. Flamin. P. Furius, Cons. de se donner, car il n'y est point du toutAn. R.529.Av. J. C.223. parlé de lui. Flaminius représenta à son collégue, que ces ordres n'étoient que l'ef „{??}fet d'une cabale jalouse de leur gloire. Que la victoire qu'ils venoient de remporter, étoit une preuve certaine que les Dieux n'étoient point irrités contr'eux, & qu'il n'y avoit eu rien d'irrégulier dans leur nomination au Consulat. Que pour lui il étoit résolu de ne point retourner à Rome, qu'il n'eût terminé la guerre qu'il avoit si heureusement commencée, & de ne point quiter sa charge avant le tems. Il ajouta, qu'il apprendroit aux Romains par son exemple, à ne se pas laisser tromper grossiérement par de frivoles superstitions, & par les vaines imaginations des Augu res.“ Comme Furius persistoit dans son sentiment, l'Armée de Flaminius, qui craignoit de n'être pas en sureté dans le pays, si celle de son collégue se retiroit, obtint de lui qu'il demeurât encore quelque tems: mais il ne voulut former aucune entreprise, par respect pour les ordres du Sénat. Flaminius se rendit maitre de quelques places fortes, & d'une ville des plus considérables du pays. Le butin fut fort grand: il l'accorda tout entier aux soldats, pour se les rendre favorables dans la dispute qu'il prévoyoit bien qu'il auroit à soutenir contre le Sénat.


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C'étoit principalement le Sénat qui s'é toit déclaré contre Flaminius: mais la faveur du Peuple, qu'il s'étoit gagnée dans son Tribunat, l'emporta sur toute la ré sistance des Sénateurs. Flaminius obtint le triomphe, & par une suite nécessaire on ne put le refuser à son collégue. Mais aussitôt que la cérémonie en fut achevée, on les obligea l'un & l'autre à abdiquer M. C. Marc. Cn. Corn. Cons. leur charge. Dans toute la conduite deAn. R.529.Av. J. C.223. ce Flaminius, on reconnoit aisément la témérité qui, dans peu d'années, lui fera perdre contre Annibal la bataille de Thrasyméne.


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C'étoit principalement le Sénat qui s'é toit déclaré contre Flaminius: mais la faveur du Peuple, qu'il s'étoit gagnée dans son Tribunat, l'emporta sur toute la ré sistance des Sénateurs. Flaminius obtint le triomphe, & par une suite nécessaire on ne put le refuser à son collégue. Mais aussitôt que la cérémonie en fut achevée, on les obligea l'un & l'autre à abdiquer M. C. Marc. Cn. Corn. Cons. leur charge. Dans toute la conduite deAn. R.529.Av. J. C.223. ce Flaminius, on reconnoit aisément la témérité qui, dans peu d'années, lui fera perdre contre Annibal la bataille de Thrasyméne.


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C'étoit principalement le Sénat qui s'é toit déclaré contre Flaminius: mais la faveur du Peuple, qu'il s'étoit gagnée dans son Tribunat, l'emporta sur toute la ré sistance des Sénateurs. Flaminius obtint le triomphe, & par une suite nécessaire on ne put le refuser à son collégue. Mais aussitôt que la cérémonie en fut achevée, on les obligea l'un & l'autre à abdiquer M. C. Marc. Cn. Corn. Cons. leur charge. Dans toute la conduite deAn. R.529.Av. J. C.223. ce Flaminius, on reconnoit aisément la témérité qui, dans peu d'années, lui fera perdre contre Annibal la bataille de Thrasyméne.


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Plutarque, à l'occasion du mépris quePlut. inMarcel. pag.300.Flaminius avoit fait des Auspices, raconte un fait très singulier. Deux Prêtres, des plus considérables maisons de Rome, Cornélius Céthégus & Q. Sulpicius, furent privés du Sacerdoce: le prémier, pour avoir présenté les entrailles de la victime contre l'ordre & les céremonies prescrites: & le dernier, parce que pendant qu'il offroit un sacrifice, la verge, qui étoit au haut du bonnet que portent les Prêtres appellés Flamines, étoit tombée. C'étoit porter bien loin le scrupu le. Mais, quelque excessif & supersti tieux qu'il fût, il nous montre au moins jusqu'où, parmi nous, doit aller le res pectueux tremblement dans ceux qui sont chargés du Ministére Sacerdotal.