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Il y avoit entre le camp des Carthaginois & celui des Romains, une éminence couverte de brossailles & de cavités. Les Romains s'étonnoient comment Annibal, étant arrivé le prémier à un endroit si commode, ne l'avoit pas occupé: mais c'est cela même qui auroit du leur être suspect. Il y avoit envoyé pendant la nuit quelques Escadrons Numides, avec ordre de se tenir cachés le jour dans le milieu du bois sans remuer en aucune façon, de peur que les Romains ne les apperçussent, ou que la lueur de leurs armes ne les trahît. Dans le camp de Marcellus on pensoit & l'on parloit de la maniére la plus capable de favoriser le dessein de l'ennemi. On disoit hautement qu'il faloit se saisir de cette colline & s'y fortifier, parce que si Annibal les prévenoit, ils auroient l'ennemi au dessus de leurs têtes. Le Consul Marcellus fut frappé de ces bruits, & s'adressant à son collégue: Que n'allons-nous nous-mêmes sur le lieu, dit-il, avec un petit nombre de Cavaliers? Quand nous aurons examiné ce poste de nos propres yeux, nous serons plus surs du parti qu'il nous faudra prendre. Est-ce donc-là une fonction de Généraux & de Consuls? Crispinus y consentit, & sur le champ ils partirent avec deux cens vingt Cavaliers, tous Etrusques, excepté quarante qui étoient de Frégelles. M. Marcellus fils du Consul, & d'autres Officiers, les accompagnérent. Les ennemis avoient placé un soldat, qui, sans être vu des Ro- Marcel. et Crispin. Cons. mains, découvroit tous les mouvemens quiAn. R. 544.Av. J. C.208. se faisoient dans leur Armée. Cette sentinelle aiant donné son signal, ceux qui étoient en embuscade laissent approcher Marcellus jusqu'au pié du tertre. Ils eurent même l'attention de ne point quiter leur poste, que leurs camarades n'eussent fait un circuit, les uns à droit, les autres à gauche, pour enfermer les ennemis par derriére. Alors ils se levérent, & tous ensemble, en poussant de grands cris, vinrent fondre sur le détachement des Romains. Les Consuls, voyant qu'il leur étoit également impossible de gagner la hauteur dont les ennemis étoient maîtres, & de retourner en arriére étant enveloppés de tous côtés, prirent le parti de se défendre courageusement. Et ils auroient plus longtems disputé la victoire, si la fuite des Etrusques n'eût jetté lafraieur parmi les autres. Cependant les Frégellans, abandonnés de leurs compagnons, ne cessérent point de combattre, tant que les Consuls à leur tête les animérent par leurs discours & par leur exemple. Mais lorsqu'ils virent qu'ils étoient blessés l'un & l'autre, & que Marcellus même, après avoir été percé d'un coup de lance, étoit tombé mourant de dessus son cheval, alors le peu qui restoit prit la fuite avec Crispinus percé de deux javelots, & le jeune Marcellus qui étoit blessé. Aulus Manlius Tribun Légionaire, & M. Aulius, l'un des Commandans des Alliés, furent tués dans l'action: l'autre, qui étoit L. Arennius, Marcel. et Crispin. Cons.An. R. 544.Av. J. C.208.fut fait prisonnier. Des Licteurs des Consuls, il y en eut cinq qui tombérent vivans entre les mains des ennemis: le reste fut tué, ou s'enfuit avec le Consul. Quarante-trois Cavaliers périrent, ou dans le combat, ou dans la fuite. Dix-huit demeurérent prisonniers. On commençoit à faire quelque mouvement dans le camp pour aller au secours des Consuls, lorsqu'on y vit revenir Crispinus & le fils de son collégue tous deux blessés, avec les tristes restes d'une si malheureuse expédition.


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Annibal, pour profiter de la terreur qu'il savoit bien que la mort de Marcellus & la blessure de son collégue avoient répandue parmi les ennemis, alla aussitôt camper avec son Armée sur l'éminence au bas de laquelle le combat s'étoit donné. Il y trouva le corps de Marcellus, & lui fit donner la sépulture. Pour Crispinus, effraié de la mort de son collégue & de sa propre blessure, il se retira, la nuit suivante, sur les prémiéres & les plus hautes montagnes qu'il rencontra, & y forti- Marcel. et Crispin. Cons. fia son camp de maniére à ne pouvoir êtreAn. R. 544.Av. J. C.208. attaqué par aucun côté.


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Annibal, pour profiter de la terreur qu'il savoit bien que la mort de Marcellus & la blessure de son collégue avoient répandue parmi les ennemis, alla aussitôt camper avec son Armée sur l'éminence au bas de laquelle le combat s'étoit donné. Il y trouva le corps de Marcellus, & lui fit donner la sépulture. Pour Crispinus, effraié de la mort de son collégue & de sa propre blessure, il se retira, la nuit suivante, sur les prémiéres & les plus hautes montagnes qu'il rencontra, & y forti- Marcel. et Crispin. Cons. fia son camp de maniére à ne pouvoir êtreAn. R. 544.Av. J. C.208. attaqué par aucun côté.


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Dans cette occasion les deux Généraux firent paroître l'un & l'autre beaucoup d'adresse & de prudence, l'un pour tendre des piéges à son ennemi, l'autre pour les éviter. L'anneau de Marcellus étoit tombé au pouvoir d'Annibal avec son corps. Crispinus craignant qu'il ne s'en servît pour tromper les Alliés de la République, écrivit à toutes les villes voisines que son collégue avoit été tué, & qu'Annibal avoit entre ses mains le cachet dont Marcellus se servoit pendant sa vie; que par conséquent il ne faloit ajouter aucune foi aux Lettres qui porteroient le nom de Marcellus, & l'empreinte de son cachet. La précaution étoit sage, & ne fut pas inutile. A peine le courier de Crispinus étoit-il arrivé à salapie, qu'on y reçut une Lettre d'Annibal, mais écrite au nom de Marcellus, qui leur mandoit qu'il viendroit à salapie la nuit suivante; que les soldats de la garnison se trouvassent prêts à exécuter ses ordres, supposé qu'il eût besoin d'eux. Ceux de salapie s'apperçurent aussitôt de la fraude; & bien persuadés qu'Annibal irrité de leur trahison cherchoit l'occasion de s'en venger, aussi-bien que de la perte de ses Cavaliers, ils renvoyérent le messager d'Annibal qui étoit un déserteur Romain, afin de pouvoir sans témoin prendre de justes mesures contre la tromperie de leur ennemi.


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Dans cette occasion les deux Généraux firent paroître l'un & l'autre beaucoup d'adresse & de prudence, l'un pour tendre des piéges à son ennemi, l'autre pour les éviter. L'anneau de Marcellus étoit tombé au pouvoir d'Annibal avec son corps. Crispinus craignant qu'il ne s'en servît pour tromper les Alliés de la République, écrivit à toutes les villes voisines que son collégue avoit été tué, & qu'Annibal avoit entre ses mains le cachet dont Marcellus se servoit pendant sa vie; que par conséquent il ne faloit ajouter aucune foi aux Lettres qui porteroient le nom de Marcellus, & l'empreinte de son cachet. La précaution étoit sage, & ne fut pas inutile. A peine le courier de Crispinus étoit-il arrivé à salapie, qu'on y reçut une Lettre d'Annibal, mais écrite au nom de Marcellus, qui leur mandoit qu'il viendroit à salapie la nuit suivante; que les soldats de la garnison se trouvassent prêts à exécuter ses ordres, supposé qu'il eût besoin d'eux. Ceux de salapie s'apperçurent aussitôt de la fraude; & bien persuadés qu'Annibal irrité de leur trahison cherchoit l'occasion de s'en venger, aussi-bien que de la perte de ses Cavaliers, ils renvoyérent le messager d'Annibal qui étoit un déserteur Romain, afin de pouvoir sans témoin prendre de justes mesures contre la tromperie de leur ennemi.


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Lorsque Crispinus apprit que le GénéralLe ConsulCrispinusécrit au sé- Carthaginois étoit parti pour le pays des Marcel. et Crispin. Cons.An. R. 544.Av. J. C.208.nat, pourlui appren-dre la mortde Marcel-lus, & enreçoit diffé-rens or-dres..Liv.XXVII. 29.Brutiens, il ordonna à M. Marcellus Tribun Légionaire, qui apparemment n'avoit été blessé que légérement, de conduire à Venouse l'Armée que son collégue avoit commandée. Pour lui, il partit avec ses Légions pour se rendre à Capoue, porté dans une litiére, dont il avoit peine à supporter le mouvement à cause de ses blessures, qui étoient très considérables. En partant il écrivit au sénat, pour lui apprendre la nouvelle de la mort de son collégue, & le danger où il étoit lui-même. Il manda „qu'il ne pouvoit se rendre à Rome pour y présider à l'élection des Magistrats; parce qu'outre le fàcheux état où le mettoient ses blessures, il craignoit pour la ville de Tarente, sur laquelle Annibal, étant dans le Brutium, pouvoit faire quelque entreprise. Qu'il prioit qu'on lui envoyât quelques sénateurs gens de tête & d'expérience, avec lesquels il pût conférer.“


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Le ConsulCrispinusécrit au sé-

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sur la fin de cette année, le Consul T.Mort deCrispinusConsul.Liv.XXVII. 33. Quintius Crispinus, après avoir créé un Dictateur pour tenir les Assemblées, mourut de ses blessures. Ce Dictateur fut T. Manlius Torquatus, qui nomma pour Général de la Cavalerie Cn. servilius.


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Mort deCrispinusConsul.Liv.XXVII. 33.

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Je vais achever tout de suite l'histoire de cette guerre des Romains & de leurs Alliés contre Philippe, en la reprenant depuis le Consulat de Marcellus & de Crispinus où nous l'avons laissée, jusqu'à la paix conclue sous le Consulat de scipion & de Crassus. Par-là je ne serai point obligé de couper par des faits beaucoup moins importans le fil de l'histoire de la guerre d'Annibal, qui est ici notre grand objet.


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Les nouveaux Consuls desiroient avec une égale ardeur d'avoir l'Afrique pour département. L'affaire fut renvoyée au Peuple, qui continua le commandement à scipion. Le sénat fut néanmoins obligé, sans doute par leurs instances importunes, d'ordonner que l'un des deux Consuls passeroit en Afrique avec une Flotte de cinquante galéres toutes à cinq rangs de rames, & auroit une autorité égale à celle de scipion. Le sort fit échoir cet emploi à T. Claudius. L'autre Consul eut pour département l'Etrurie. Pour s'attirer la protection du Ciel, on ordonna aux Consuls, avant qu'ils partissent pour la guerre, de faire célébrer les Jeux, & d'immoler les grandes victimes que le Dictateur T. Manlius avoit (a) promises aux Dieux sous le Consulat de M. Claudius Marcellus & de T. Quintius, en cas qu'au bout de cinq ans la République se trouvât dans le même état où elle étoit alors: ce qui fut exécuté.


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Als man zur Wahl der Consuls schreitenNeuerStreit zwischen dem Dictator u. Tribunen. LiviusXXVII. 6.wollte, so äusserte sich eine neue Schwierigkeit. Die Centuria Juniorum, Galeria, welcher die erste Wahlstimme durch das Looß zugefallen war, ernannte den Q. Fulvius, welcher ietzo Dictator war, und den Q. Fabius, zu Consuls, womit auch die übrigen Cen 12 M. C. Marcellus, u. M. V. Levinus, Cons.d. 542. J. n. R. E. d. 210. J. v.C. G.turien übereinzustimmen schienen. Allein dieTribunen des Volks setzten sich darwieder,und behaupteten, daß man den, welcher jetzo Dictator wäre, nicht zum Consul ernennenkönne, weil er nicht ohne Zwischenzeit aus einer Bedienung in die andre treten dürfe, und weil es wider allen Wohlstand wäre, den, welcher bey der Consulwahl den Vorsitz habe, selbst zum Consul zu machen. Nach einem langen Streite wurden endlich der Dictator und die Tribunen einig, es auf den Senat ankommen zu lassen. Weil man schon Beyspiele von einer solchen Wahl aufweisen konnte, und es übrigens höchst nöthigwar, daß man die geschicktesten und erfahrensten Generals an die Spitze der Armeenstellte; so hielt der Rath dafür, daß mander Wahlfreyheit keine Hindernisse im Weg legen müsse. Als die Tribune diesen Gründen nachgaben, so folgte die Versammlung ihrem Entwurfe. Q. Fabius Maximuswurde zum fünfftenmale, und Q. FulviusFlaccus zum viertenmale zu Consuls ernennt.Hierauf erwählte man den L. Veturius Philo, den T. Quintius Crispinus, den C. Hostilius Tubulus, und den C. Arunculejus zu Prätors.


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Diese zwey Consuls traten, wie gewöhnlich, ihr Amt Idibus Martiis, oder den 15 dieses Monats an. Beyden wurde Jtalien, als ihre Provinz anvertrauet. Fabius bekam die Seite von Tarent, und Flaccus Lucanien und Brutium. Dem Marcellus wurde das Commando auf ein Jahr verlängert.Crispinus wurde nach Capua, C. Aurunculejus nach Sardinien, L. Veturius nach Ariminium gesandt. M. Valerius und L. Cincius aber blieben in Sicilien. Mit den Spanischen Armeen und mit den Generals machte man keine Veränderungen, ausser, daß man dem Scipio und Silanus das Commando nicht auf ein Jahr, sondern auf eineso lange Zeit, als es der Rath für gut befin den würde, verlängerte. C. Mamilius Vitulus, der vornehmste aus dem Volke, wurde der oberste Curio. (*)


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Marcellus wird von seinen Feinden verklagt, und vertheidiget sich glücklich. Die neuen Consuls treten ihr Amt an. Die Apollinarischen Spiele werden zu jährlichen Spielen gemacht. Die Einwohner von Aretium werden genöthiget Geissel zu geben. Man überlegt die Tarentinischen An gelegenheiten im Rath. Die Sache des Livius. Ein Römischer Trup fällt in die Fallstricke des Hannibals. Neue Fallstricke des Hannibals. Marcellus wird getödtet. Gegeneinan derhaltung des Fabius und Marcellus. Han nibal fällt in sein eignes Netz bey Salapia. Er entsetzt Locri. Der Consul Crispinus schreibt an den Rath, und berichtet ihm den Tod des Marcellus, worauf er verschiedne Befehle erhält.Die Römische Flotte schlägt die Carthaginensische bey Clupea. Griechische Angelegenheiten. Tod des Consuls Crispinus. Claudius Nero und M. Livius werden zu Consuls ernennt. Sie vertragen sich wieder. Abreise der beyden Consuls. Zählung des Volks. Der Ort der Versammlungen wird bedeckt. Die Consuls werben mit neuer Strenge. Asdrubalgeht über die Alpen. Er belagert Placenz. Har te, aber unwahrscheinliche Antwort, welche Livius dem Fabius soll gegeben haben. Hauptarmee des Nero. Er trägt einen Sieg über den Hannibal davon, und bald darauf einen zweyten. Die Briefe des Asdrubals an den Hannibal wer den aufgefangen. Verwegner Vorsatz des Nero.

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Marcellus wird von seinen Feinden verklagt, und vertheidiget sich glücklich. Die neuen Consuls treten ihr Amt an. Die Apollinarischen Spiele werden zu jährlichen Spielen gemacht. Die Einwohner von Aretium werden genöthiget Geissel zu geben. Man überlegt die Tarentinischen An gelegenheiten im Rath. Die Sache des Livius. Ein Römischer Trup fällt in die Fallstricke des Hannibals. Neue Fallstricke des Hannibals. Marcellus wird getödtet. Gegeneinan derhaltung des Fabius und Marcellus. Han nibal fällt in sein eignes Netz bey Salapia. Er entsetzt Locri. Der Consul Crispinus schreibt an den Rath, und berichtet ihm den Tod des Marcellus, worauf er verschiedne Befehle erhält.Die Römische Flotte schlägt die Carthaginensische bey Clupea. Griechische Angelegenheiten. Tod des Consuls Crispinus. Claudius Nero und M. Livius werden zu Consuls ernennt. Sie vertragen sich wieder. Abreise der beyden Consuls. Zählung des Volks. Der Ort der Versammlungen wird bedeckt. Die Consuls werben mit neuer Strenge. Asdrubalgeht über die Alpen. Er belagert Placenz. Har te, aber unwahrscheinliche Antwort, welche Livius dem Fabius soll gegeben haben. Hauptarmee des Nero. Er trägt einen Sieg über den Hannibal davon, und bald darauf einen zweyten. Die Briefe des Asdrubals an den Hannibal wer den aufgefangen. Verwegner Vorsatz des Nero.