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76 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

Si l'on s'en rapporte au témoignage d'Ebn-Athir, historien Arabe, Aiésha & ses deux associés avoient des Arabes. été les véritables auteurs, ou duAli.Hégire 36.Ere Chr. 656. moins les complices de l'assassinat d'Othman. Eux seuls méritoient de recevoir le châtiment proportionné à un tel crime; mais par une noirceur dont les scélérats du commun seroient peut-être incapables, ils comploterent de rejetter sur Ali toute l'horreur de ce forfait, afin de le perdre plus sûrement. Voilà quelle étoit cette vertueuse Aiésha, si vantée dans sa nation, & connue dans l'Histoire Musulmane, sous le titre de Mère des Fidéles. Cette qualité si respectable, auroit dû, ce semble, la dispenser de se porter pour accusatrice contre aucun de ces prétendus Fidéles, quand même il auroit été des plus coupables; mais commettre un crime pour le faire retomber sur un autte, sur son Souverain, & pour ainsi dire, sur l'Etat en général, que l'on expose par-là aux divisions les plus cruelles, c'est le comble de la noirceur & de l'infamie.


77 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

Si l'on s'en rapporte au témoignage d'Ebn-Athir, historien Arabe, Aiésha & ses deux associés avoient des Arabes. été les véritables auteurs, ou duAli.Hégire 36.Ere Chr. 656. moins les complices de l'assassinat d'Othman. Eux seuls méritoient de recevoir le châtiment proportionné à un tel crime; mais par une noirceur dont les scélérats du commun seroient peut-être incapables, ils comploterent de rejetter sur Ali toute l'horreur de ce forfait, afin de le perdre plus sûrement. Voilà quelle étoit cette vertueuse Aiésha, si vantée dans sa nation, & connue dans l'Histoire Musulmane, sous le titre de Mère des Fidéles. Cette qualité si respectable, auroit dû, ce semble, la dispenser de se porter pour accusatrice contre aucun de ces prétendus Fidéles, quand même il auroit été des plus coupables; mais commettre un crime pour le faire retomber sur un autte, sur son Souverain, & pour ainsi dire, sur l'Etat en général, que l'on expose par-là aux divisions les plus cruelles, c'est le comble de la noirceur & de l'infamie.


78 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

Mais le complot une fois entamé,Différensprojets desrévoltés. il ne s'agissoit plus que de délibérer sur les moyens de le conduire à sa perfection; & ce fut-là l'objet des conférences qui se tinrent chez HistoireAli.Hégire 36.Ere Chr. 656.Aiésha. Cette femme vindicative vouloit que l'on marchât en droiture à Médine. Il falloit, disoit-elle, attaquer le mal dans sa source. D'autres opinerent pour que l'on se transportât en Syrie, afin de se joindre aux troupes nombreuses que Moavias avoit levées dans cette Province.


79 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

Les troupes ayant été bien-tôt rassemblées, on se prépara à partir. Aiésha, montée sur un chameau, se mit à la tête des mécontens, & prit la route de Basrah. Lorsqu'on fut arrivé dans un endroit appellé Giouab, on s'y arrêta quelque-tems pour faire rafraîchir les troupes. Cette halteUn événement singulier les arrêtedans leurmarche. pensa occasionner quelque dérangement dans l'entreprise qu'on étoit en train d'exécuter. Aiésha étant descendue de dessus son chameau, une grande quantité de chiens qui étoient répandus dans le village s'attrouperent dans un moment autour d'elle, & ne cesserent d'aboyer pendant fort long tems. Cet événement lui parut d'un si malheureux augure, qu'elle HistoireAli.Hégire 36.Ere Chr. 656.déclara qu'elle n'iroit pas plus loin.


80 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

Les troupes ayant été bien-tôt rassemblées, on se prépara à partir. Aiésha, montée sur un chameau, se mit à la tête des mécontens, & prit la route de Basrah. Lorsqu'on fut arrivé dans un endroit appellé Giouab, on s'y arrêta quelque-tems pour faire rafraîchir les troupes. Cette halteUn événement singulier les arrêtedans leurmarche. pensa occasionner quelque dérangement dans l'entreprise qu'on étoit en train d'exécuter. Aiésha étant descendue de dessus son chameau, une grande quantité de chiens qui étoient répandus dans le village s'attrouperent dans un moment autour d'elle, & ne cesserent d'aboyer pendant fort long tems. Cet événement lui parut d'un si malheureux augure, qu'elle HistoireAli.Hégire 36.Ere Chr. 656.déclara qu'elle n'iroit pas plus loin.


81 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

Les Chefs allarmés d'une résolution qui alloit tout gâter, lui firent les plus vives instances pour l'engager à ne pas les abandonner. Mais plus Aiésha faisoit de réflexion sur ces importuns aboyemens, plus elle paroissoit déterminée à ne pas suivre cette entreprise. Ce fut bien autre chose, lorsqu'ayant demandé comment s'appelloit le village, elle apprit qu'on le nommoit Giouab. Ah! s'écria-t'elle, c'est le nom même que prononça un jour le Prophéte en me parlant d'un endroit où l'une de ses femmes seroit environnée, en arrivant, par beaucoup de chiens qui aboyeroient après elle. Il me dit qu'il ignoroit à laquelle ce malheur arriveroit; mais qu'elle seroit alors dans un danger évident, & qu'elle devoit mal augurer du parti dans lequel elle se seroit engagée.


82 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

Il n'étoit pas aisé de détruire une telle prévention dans l'esprit d'une femme élevée dès l'enfance dans le fanatisme & la superstition: cependant les Chefs de cette armée, qui sentoient toute l'importance de ce contre-tems, imagin erent un moyen pour calmer les frayeurs d'Aiésha. des Arabes. Ils aposterent un certain nombre deAli.Hégire 36.Ere Chr. 656. paysans, à qui moyennant quelque récompense, ils firent dire que l'on s'étoit trompé lorsqu'on avoit appellé leur village, Giouab; que jamais il n'avoit porté ce nom; & ils lui en substituerent un autre, apparemment d'un augure plus favorable. Les Chefs retournerent sur le champ auprès d'Aiésha, & lui raconterent ce qu'ils venoient d'apprendre. On fit même comparoître les témoins en sa présence, & ils assurerent avec serment tout ce qu'on étoit convenu qu'ils avanceroient. Aiésha eut encore bien de la peine à se déterminer; & comme elle avoit résolu, en conséquence de ses premieres frayeurs, de passer la nuit dans ce village, pour s'en retourner chez elle le lendemain au matin, elle voulut du moins coucher où elle se trouvoit, & prendre le tems de la nuit pour se déterminer.


83 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

Il n'étoit pas aisé de détruire une telle prévention dans l'esprit d'une femme élevée dès l'enfance dans le fanatisme & la superstition: cependant les Chefs de cette armée, qui sentoient toute l'importance de ce contre-tems, imagin erent un moyen pour calmer les frayeurs d'Aiésha. des Arabes. Ils aposterent un certain nombre deAli.Hégire 36.Ere Chr. 656. paysans, à qui moyennant quelque récompense, ils firent dire que l'on s'étoit trompé lorsqu'on avoit appellé leur village, Giouab; que jamais il n'avoit porté ce nom; & ils lui en substituerent un autre, apparemment d'un augure plus favorable. Les Chefs retournerent sur le champ auprès d'Aiésha, & lui raconterent ce qu'ils venoient d'apprendre. On fit même comparoître les témoins en sa présence, & ils assurerent avec serment tout ce qu'on étoit convenu qu'ils avanceroient. Aiésha eut encore bien de la peine à se déterminer; & comme elle avoit résolu, en conséquence de ses premieres frayeurs, de passer la nuit dans ce village, pour s'en retourner chez elle le lendemain au matin, elle voulut du moins coucher où elle se trouvoit, & prendre le tems de la nuit pour se déterminer.


84 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

Il n'étoit pas aisé de détruire une telle prévention dans l'esprit d'une femme élevée dès l'enfance dans le fanatisme & la superstition: cependant les Chefs de cette armée, qui sentoient toute l'importance de ce contre-tems, imagin erent un moyen pour calmer les frayeurs d'Aiésha. des Arabes. Ils aposterent un certain nombre deAli.Hégire 36.Ere Chr. 656. paysans, à qui moyennant quelque récompense, ils firent dire que l'on s'étoit trompé lorsqu'on avoit appellé leur village, Giouab; que jamais il n'avoit porté ce nom; & ils lui en substituerent un autre, apparemment d'un augure plus favorable. Les Chefs retournerent sur le champ auprès d'Aiésha, & lui raconterent ce qu'ils venoient d'apprendre. On fit même comparoître les témoins en sa présence, & ils assurerent avec serment tout ce qu'on étoit convenu qu'ils avanceroient. Aiésha eut encore bien de la peine à se déterminer; & comme elle avoit résolu, en conséquence de ses premieres frayeurs, de passer la nuit dans ce village, pour s'en retourner chez elle le lendemain au matin, elle voulut du moins coucher où elle se trouvoit, & prendre le tems de la nuit pour se déterminer.


85 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

Cette ruse réussit. Il n'y eut plus de prédiction qui pût se faire entendre vis-à-vis un danger présent; tout le monde se hâta de décamper, & la superstitieuseAiésha sautant avec beaucoup de légereté sur son chameau, fut bien-tôt la premiere à la tête de la marche; & fit si bonne diligence avec sa troupe, qu'on arriva en peu de tems à la vue de Basrah.


86 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

Dès qu'Aiésha parut avec son ar-Les habitanssont défaits. mée, le nouveau Gouverneur s'avança à la tête de ses troupes, pour empêcher les approches de sa Place. Mais comme il étoit moins fort que ses ennemis, il succomba au premier choc: plusieurs de ses gens resterent sur la place, & lui-même fut fait prisonnier. On le traita de la maniere du monde la plus insultante. Les Arabes ont toujours eu une ancienne vénération pour la barbe, de sorte que la couper à quelqu'un, c'est lui faire le plus grand des outrages: c'est ce que les partisans d'Aiésha firent à ce malheureux Gouverneur; on ajouta même une espéce de supplice, en l'arrachant brin à brin, aussi-bien que les poils des sourcils. On le garda HistoireAli.Hégire 36.Ere Chr. 656.encore quelque-tems prisonnier, après quoi on lui rendit la liberté, afin qu'il servît d'exemple à tous ceux qui voudroient faire résistance.


87 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

Dès qu'Aiésha parut avec son ar-Les habitanssont défaits. mée, le nouveau Gouverneur s'avança à la tête de ses troupes, pour empêcher les approches de sa Place. Mais comme il étoit moins fort que ses ennemis, il succomba au premier choc: plusieurs de ses gens resterent sur la place, & lui-même fut fait prisonnier. On le traita de la maniere du monde la plus insultante. Les Arabes ont toujours eu une ancienne vénération pour la barbe, de sorte que la couper à quelqu'un, c'est lui faire le plus grand des outrages: c'est ce que les partisans d'Aiésha firent à ce malheureux Gouverneur; on ajouta même une espéce de supplice, en l'arrachant brin à brin, aussi-bien que les poils des sourcils. On le garda HistoireAli.Hégire 36.Ere Chr. 656.encore quelque-tems prisonnier, après quoi on lui rendit la liberté, afin qu'il servît d'exemple à tous ceux qui voudroient faire résistance.


88 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

Cette espece d'Orateur se seroit sans doute étendu sur les motifs qu'il présumoit qu'Aiésha & ses des Arabes. Confédérés pouvoient avoir; maisAli.Hégire 36.Ere Chr. 656. l'assemblée ne lui en donna pas le tems. Il s'éleva un murmure si tumultueux qu'il fut impossible de rien décider. Tout ce qu'on en pouvoit conclure, c'est que les habitans ne s'entendoient pas entre eux.


89 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

Cependant Aiésha & sa suite s'e-Ils font unedéputationAiésha. tant approchés de la place, quelques-uns des moins turbulens allerent se présenter à elle, pour savoir ce qui avoit pu l'engager à exciter tant de mouvemens dans sa propre Nation. Elle voulut les haranguer, & leur parla même pendant quelque- tems; mais soit qu'elle ne se fût pas énoncée d'une façon assez claire, soit que dans l'agitation où les esprits se trouvoient, on ne fût pas disposé à entendre comme il faut, il y eut partage de sentimens sur le discours qu'elle venoit de tenir. Les uns prétendoient qu'elle avoit raison, d'autres lui donnerent le tort; & enfin on en vint aux mains. Ce ne fut cependant pas un combat fort dangereux: ces habitans se contenterent de se jetter du sable & des pierres au visage les uns des autres.


90 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

Ils font unedéputationAiésha.