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46 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

Plusieurs raisons m'ont déterminé à ne pas suivre cet arrangement. J'ai cru d'abord ne devoir pas interrompre le fil de la dynastie des Ommia des Arabes.des, en y insérant un Calife quiHégire 64.Ere Chr. 683. n'étoit point de leur maison. D'ailleurs, Abdallah ayant été élevé au Califat sous le regne d'Yésid , & l'ayant exercé sous le regne des Califes suivans jusqu'à Abdalmelek; je ne vois pas pourquoi on le placeroit après un de ces Califes plutôt qu'après un autre. Enfin, le Califat de ce Prince peut être regardé comme un schisme parmi les Musulmans, schisme qui s'éteignit à sa mort, puisqu'aussitôt après, les provinces qui lui étoient soumises reconnurent la souveraineté des Ommiades: ainsi j'ai cru qu'il étoit inutile de lui donner un rang particulier; & qu'il suffiroit de rapporter en détail les événemens qui pourront le regarder, lorsque l'occasion s'en présentera sous les regnes des Califes Ommiades.


47 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

MErvan-ebn-Hakem fut le IV. Calife de la maison des Ommiades, à laquelle il appartenoit par une branche collatérale de celle de Moavias I. On a vu que ce Prince étant encore à Médine dans le tems de la mort d'Yésid , en partit précipitamment, en conséquence du bruit bien ou mal fondé qui se répandoit alors, de l'arrêt cruel qu'Abdallah avoit prononcé contre les Ommiades.


48 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

Déhac sedéclare pourAbdallah.

49 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

L'attachement qu'il avoit pour leDéhac sedéclare pourAbdallah. premier Calife des Ommiades, ne s'étendit pas sur tous ceux qui appartenoient à cette famille. Il respecta les descendans directs de Moavias; mais lorsqu'il s'agit de faire passer la couronne dans une branche collatérale, il ne fut point de ce sentiment, & se déclara ouvertement pour Abdallah-ebn-Zobéir.


50 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

Mervan, persuadé qu'il n'avoitMervan soumet l'Egypte. rien à craindre du peu qui pouvoit rester de cette faction, résolut de passer en Egypte, où Abdallah son rival avoit un parti considérable qui se fortifioit de jour en jour par les soins de Hassan-ebn-Malek son Lieutenant. En attendant qu'il pût y aller lui-même, il envoya un nombreux corps de troupes, sous la conduite d' Amrou-ebn-Saïd, son parent. Ce Général exécuta ses ordres avec un succès si rapide, que dès l'entrée de la campagne, toute l'Egypte fut réduite sous l'obéissance du Calife. Il chassa le Lieutenant d'Abdallah, & mit en déroute peu après Mossab, frère de ce même Abdallah, qui étoit venu au secours du Lieutenant. Cette victoire fut suivie d'une soumission entière de tous les peuples de cette province, de sorte que Mervan fut dispensé de s'y rendre. Amrou couvert de gloire retourna à Damas, recevoir HistoireMervan.Hégire 64.Ere Chr. 683.les éloges & les récompenses dûes à sa bravoure.


51 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

Mervan, persuadé qu'il n'avoitMervan soumet l'Egypte. rien à craindre du peu qui pouvoit rester de cette faction, résolut de passer en Egypte, où Abdallah son rival avoit un parti considérable qui se fortifioit de jour en jour par les soins de Hassan-ebn-Malek son Lieutenant. En attendant qu'il pût y aller lui-même, il envoya un nombreux corps de troupes, sous la conduite d' Amrou-ebn-Saïd, son parent. Ce Général exécuta ses ordres avec un succès si rapide, que dès l'entrée de la campagne, toute l'Egypte fut réduite sous l'obéissance du Calife. Il chassa le Lieutenant d'Abdallah, & mit en déroute peu après Mossab, frère de ce même Abdallah, qui étoit venu au secours du Lieutenant. Cette victoire fut suivie d'une soumission entière de tous les peuples de cette province, de sorte que Mervan fut dispensé de s'y rendre. Amrou couvert de gloire retourna à Damas, recevoir HistoireMervan.Hégire 64.Ere Chr. 683.les éloges & les récompenses dûes à sa bravoure.


52 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

Mais tandis que l'Egypte renonçoit à Abdallah-ebn-Zobéir, pour se soumettre à Mervan, il s'éleva des mouvemens dans d'autres provinces, qui ne promettoient pas un regne fort tranquille à l'un ni à l'autre de ces deux rivaux.


53 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

Mokthar prit le parti de se retirer dans l'Hégiaz, bien résolu de tirer une cruelle vengeance de l'insulte atroce qu'Obéidallah lui avoit faite. Il se rendit peu après à la Mecque, & alla offrir ses services à Abdallah; mais il fut fort surpris de ne point en recevoir une réponse aussi flateuse qu'il s'y attendoit. Cependant, loin de se rebuter, il se tint constamment à la Mecque, comptant bien qu'Abdallah feroit ses réflexions, & qu'il ne tarderoit pas à revenir de cette indifférence avec laquelle il avoit reçu ses offres. En effet, disoit-il souvent à ses amis, Abdallah aura un jour bien plus besoin des services de Mokthar, que Mokthar n'aura besoin de ceux d'Abdallah.


54 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

Mokthar prit le parti de se retirer dans l'Hégiaz, bien résolu de tirer une cruelle vengeance de l'insulte atroce qu'Obéidallah lui avoit faite. Il se rendit peu après à la Mecque, & alla offrir ses services à Abdallah; mais il fut fort surpris de ne point en recevoir une réponse aussi flateuse qu'il s'y attendoit. Cependant, loin de se rebuter, il se tint constamment à la Mecque, comptant bien qu'Abdallah feroit ses réflexions, & qu'il ne tarderoit pas à revenir de cette indifférence avec laquelle il avoit reçu ses offres. En effet, disoit-il souvent à ses amis, Abdallah aura un jour bien plus besoin des services de Mokthar, que Mokthar n'aura besoin de ceux d'Abdallah.


55 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

Abdallah aura un jour bien plus besoin des services de Mokthar, que Mokthar n'aura besoin de ceux d'Abdallah.

56 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

Abdallah aura un jour bien plus besoin des services de Mokthar, que Mokthar n'aura besoin de ceux d'Abdallah.

57 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

Mokthar, malgré toute l'indifférence d'Abdallah, resta cependant encore plusieurs mois auprès de lui. Ennuyé enfin de voir que rien ne pouvoit lui attirer ses bonnes graces, & qu'il ne s'agissoit jamais de lui lorsqu'il venoit à vaquer quel des Arabes.que emploi considérable, il prit leMervan.Hégire 64.Ere Chr. 683. parti de passer à Couffah, dans le tems qu'on y formoit les plus grands projets contre les Ommiades. Il étoit bien instruit des mesures que les Alides venoient de prendre; & comme on l'avoit averti que pour être en état de réussir, il ne leur manquoit qu'un chef qui fût dans leurs sentimens, il résolut d'aller se mettre à leur tête; & il partit en effet, malgré les avis qu'on lui donna du choix que les Couffiens avoient fait de Soliman pour les commander. Le peu d'estime qu'il avoit pour ce Général, lui fit croire qu'il le supplanteroit aisément, & que sa place lui seroit dévolue sans difficulté.


58 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

Le Général communiqua au Conseil de guerre les avis du Gouverneur; mais en même-tems il leur fit part des soupçons qu'il avoit que cet Officier étoit dans le parti d'Abdallah-ebn-Zobéir; & que la proposition qu'il lui faisoit de ramener ses troupes à Couffah, n'avoit d'autre objet que de les employer pour soutenir le parti de ce prétendu Calife.


59 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

Soliman se remit en marche aussi-Solimandépose lesdeux Califes. tôt après le départ du courier, & s'avança jusqu'en Mésopotamie. Il s'arrêta dans les plaines d'Ainverdah, pour y faire une cérémonie publique, dont la célébration fut cause de sa perte. Il y avoit déja quelque tems qu'il avoit proposé à ses Officiers & aux troupes, de déposer les deux Califes Mervan & Abdallah-ebn-Zobéir, & de remettre ensuite sur le trône un des descendans d' Ali. Cette proposition ayant été acceptée avec des acclamations qui HistoireMervan.Hégire 65.Ere. Chr. 684tenoient de la folie, Soliman avoit remis à l'exécuter, lorsqu'on seroit sur les terres de l'ennemi: le pays d'Ainverdah lui paroissant propre pour l'appareil avec lequel il vouloit solenniser cette déposition, il fit faire halte à ses troupes; & sans penser à prendre les précautions qu'- exigeoit la prudence, sur-tout en enentrant dans un pays ennemi, il ne s'occupa que du soin d'une ridicule cérémonie qui eut la catastrophe la plus funeste.


60 - Histoire des Arabes sous le gouvernement des Califes /

Dès qu'il eut pris possession du trône, il imagina des mesures pour faire respecter sa puissance, & abat-Il instituele pélerinagede Jérusalem.à la place decelui de laMecque. tre le parti des rebelles qui étoit toujours formidable, sur-tout en Arabie où Abdallah-ebn-Zobéir mettoit tout en œuvre pour se conserver le titre & les prérogatives du Califat. Abdalmélek ayant fait réflexion que les pélerinages de la Mecque ne pouvoient que nuire à son autorité, parceque c'étoit une occasion pour son rival d'attirer du monde à son parti, & que d'ailleurs les peuples pouvoient insensiblement s'accoutumer à voir Abdallah jouir de l'autorité souveraine; il résolut de défendre ces pélerinages. Mais comme il auroit été dangereux de supprimer tout-à-fait un usage religieux, sans en substituer aussitôt un autre capable d'amuser les peuples, il établit le pélerinage de Jérusalem, & fit faire en conséquence des travaux considérables à la grande Mosquée de cette ville, afin qu'elle pût contenir plus de monde. A la place de la pierre noire, que les Musulmans alloient dévo- HistoireAbdalmelek.Hégire 65Ere Cht. 684.tieusement baiser à la Caabah de la Mecque, le Calife fit mettre dans la Mosquée de Jérusalem la fameuse pierre de Jacob*, dont j'ai parlé * V. Tom. I.pag. 289.sous le regne d'Omar. Cet arrangement réussit au-delà de ses espérances, de sorte que l'on vit bientôt les Musulmans Syriens aller en foule au pélerinage de Jérusalem, qui étoit d'autant plus commode, que cette ville étoit peu éloignée de chez eux. D'ailleurs cette pratique dévotieuse étant de nouvelle institution, les peuples s'y livrerent avec une ferveur fanatique, & ils montrerent pour le moins autant de zéle pour aller baiser la pierre de Jacob, qu'ils en témoignoient auparavant pour la pierre noire.